La formation du charbon
Le charbon est le produit de la décomposition des végétaux à l’abri de
l’air.
Dans une lagune d’eau douce peu profonde, s’installe une forêt dense. Le
fond de la lagune s’enfonce (phénomène de subsidence), la végétation
noyée se dépose et formera plus tard la veine de charbon.
Lorsque la subsidence se ralentit et s’arrête, la lagune se comble petit
à petit et lorsque la profondeur d’eau le permet, la forêt se réinstalle et
le cycle recommence. La durée d’un cycle, variable, est de l’ordre de
50.000 ans. |
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1ère découverte du charbon dans le Nord-Pas-de-Calais
La première veine de charbon dans le Nord Pas-de-Calais a été découverte
en 1720 à Fresnes sur Escaut. Cependant le type de charbon n’était pas apte
à tous les usages. C’est en 1734 que fut découverte à Anzin une houille qui
pouvait servir à tous les usages. Cette date est retenue comme début d’exploitation
du charbon dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
On peut se demander pourquoi, dans les régions de Liège et Mons (Belgique),
le charbon a été découvert et exploité vers la fin du XIIème siècle,
début du XIIIème, donc environ 500 ans avant le Nord de la France. En fait c’est
assez simple : le gisement est de plus en plus profond en allant vers l’Ouest.
En Belgique, les veines affleuraient la surface du sol, ou étaient à une profondeur
relativement faible.
Différentes formes de terrils en fonction des époques.
Le terril est un amoncellement de roches stériles et de déchets qui,
remontés avec le charbon, étaient triés en surface. Le charbon d’un côté
et le reste était acheminé sur le terril.
Les terrils plats sont les plus anciens. A l’époque, les berlines
contenant les roches stériles étaient acheminées soit par des chevaux soit
par des hommes ; la pente ne pouvait pas être trop raide. D’autre part,
il n’y avait pas le souci d’espace.
Par la suite, l’urbanisation ne permettant plus de s’étaler et les
techniques s’étant modernisées, les stériles étaient montés sur le terril
par un système de treuil pour être déversés au sommet et donner ainsi une
forme conique au terril.
Exploitation des Terrils
Les terrils, au début de l’exploitation minière, renfermaient une grande
quantité de charbon car les méthodes de tri n’étaient pas suffisamment
efficaces pour séparer correctement les roches stériles du charbon. Après la
seconde guerre mondiale, un procédé technique basé sur le lavage des
matériaux a permis de récupérer la quasi totalité du charbon contenu dans
les anciens terrils.
Les terrils sont également exploités pour leurs schistes (principaux
constituants), notamment comme remblais pour l’infrastructure routière. On
distingue deux sortes de schistes : après combustion, le schiste noir,
très friable, devient rouge et beaucoup plus solide. Sa valeur commerciale est
alors plus importante. Son usage est multiple : pour la construction de la
grande majorité des autoroutes dans le nord de la France, ou encore comme
ornement dans les espaces verts après avoir été concassé et calibré. Les
produits les plus fins constituent la fameuse " terre
battue " des terrains de tennis, c’est le cas des courts de Roland
Garros.
Sauvegarde et requalification des terrils
Le dernier puits de mine dans le Nord Pas de Calais a fermé définitivement
ses portes en 1990 à Oignies.
Au fur et à mesure des fermetures, la politique était de raser au maximum
toute trace de l’exploitation minière. C’est en 1988 que s’est créée l’association
" La Chaîne des Terrils " pour préserver les terrils.
L’association a commencé par mettre en place une charte d’animation et
de valorisation des terrils cosignée par une trentaine de communes du Bassin
Minier.
Certains terrils sont réaménagés en base de loisirs, d’autres sont
devenus des zones naturelles protégées ou encore des espaces de promenades. |
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Le CPIE La Chaîne des Terrils propose aujourd’hui des visites guidées de terrils,
des activités sportives, des activités pédagogiques avec les scolaires, des
manifestations événementielles, de manière à changer l’image négative de
ces sites, de les faire découvrir et de préserver un patrimoine témoin de
plus d’un siècle d’histoire dans la Région